La grossesse est un moment très particulier dans la vie d’une femme. Elle peut être souhaitée ou non. Elle peut être bien vécue ou non. Tout est possible et tout est entendable et respectable.
Il est encore mal vu de dire que l’on n’aime pas être enceinte. Je n’ai moi-même pas apprécié cette expérience et on me regardait avec des yeux ronds lorsque je le verbalisais. Mais il n’y a rien de mal à cela.
La cohabitation avec son enfant peut être tout aussi désagréable qu’agréable. Physiquement, les changements qui s’opèrent peuvent être difficiles à vivre : les douleurs, les nausées, les kilos en plus, la rétention d’eau, les vergetures, les poils qui poussent, l’acné, les fuites urinaires et j’en passe… Vu comme ça le tableau ne donne pas très envie mais cela fait partie de la réalité.
Alors oui, une femme qui porte la vie est belle avec son ventre rebondi mais ce n’est pas toujours une partie de plaisir. On peut aussi avoir des difficultés à se dire que l’on est « habitée » et à partager ce corps qui est le nôtre.
Psychiquement beaucoup de choses se jouent également. Il peut parfois être compliqué de se projeter en tant que mère et la maternité future peut être très angoissante à appréhender.
La grossesse est notamment ce moment dit de « transparence psychique » (concept initié par Monique Bydlowski) où on assiste à une ouverture de l’inconscient avec un accès brutal à des réminiscences de l’enfance et à des pensées inavouées avec un fonctionnement plus primaire. Les barrières tombent et on se retrouve en proie à ce psychisme devenu incontrôlable ce qui peut générer de nombreuses angoisses. Cela se manifeste souvent par des rêves dérangeants qui semblent réels ou des peurs intenses envahissantes.
Il s’agit là d’un temps de régression nécessaire pour la progression future vers un nouveau fonctionnement en tant que parent, une réorganisation interne initiée par une reconnexion à son enfance nécessaire au fondement de la parentalité. Cet état, bien que parfois vécu comme très désagréable, voire traumatisant a pourtant une réelle nécessité dans le devenir mère.
On peut également se trouver en proie à une dépression prénatale. Moins connue que la dépression post partum elle génère tout autant de souffrance et non prise en charge elle peut perdurer pour se transformer en dépression post partum.
Elle se caractérise par une perte de l’estime de soi, une tristesse, un sentiment d’incapacité, des troubles du sommeil et de la fatigue. On note également une dépendance affective importance (qui marque un besoin de sécurité et de réassurance) ainsi que de nombreuses préoccupations anxieuses liées à la grossesse. Elle nécessite un accompagnement psychologique et un espace de parole disponible.
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